écrivain ou simple fournisseur de matières premières


L’écrivain peut n’être qu’un simple fournisseur de matières premières. Avec ses manuscrits, il part alors à la recherche d’industriels du livre aptes à transformer ses lignes en objets à promouvoir dans les rayons dits culturels.
Quand il acquiert une notoriété enviée, les industriels sont à sa porte. Il peut se croire puissant mais doit bien savoir que cet empressement cessera dès que sa rentabilité n’atteindra plus le seuil fixé par les actionnaires.
Quelques personnages peuvent se permettre de ne pas se soucier de leur rentabilité : mais ils devront se prévaloir d’un inaltérable indice de notoriété ou / et de pouvoir de nuisance.
Le millénaire a changé, internet bouleverse les us et habitudes, et pourtant, les sommités du livre pensent pouvoir conserver leurs privilèges : l’écrivain doit rester un simple fournisseur de matières premières, parfois millionnaire, souvent décoré, toujours un peu chouchouté mais en dépendance.
L’écrivain pourra écrire sur la Liberté, signer des pétitions au nom de cette Liberté chérie, proclamer Vivre Libre mais si l’industriel qui le cornaque vend aussi des armes, il sera prié de ne pas aborder certains sujets ; devant son patron, il redeviendra tel un jeune diplômé signant son premier contrat, il ne mordra pas la main qui le nourrit.
L’écrivain doit être tenu en laisse.
Des écrivains prétendent « non, mon éditeur ne touche jamais une phrase de mes manuscrits »… Pauvres auteurs ! Tellement imprégné par la situation, l’inconscient ne laisse même plus filtrer une seule ligne susceptible de déplaire. Formatés.
Vivre libre est un sujet de livres, non un mode de vie. Nous voulons voir uniquement les têtes validées par un comité de lecture industrielle.
Et les politiques servent et serviront notre cause. Ils savent bien n’avoir rien à gagner avec quelques marginaux. Ils savent bien avoir tout à perdre en s’opposant aux éditeurs. Les éditeurs sont indispensables à la littérature !

Naturellement, tout écrivain du troisième millénaire tenté par la liberté d’entreprendre en s’établissant travailleur indépendant sera censuré par les médias amis des industriels. Et si malgré ça, il réussit à en vivre, il sera systématiquement brocardé comme aventurier capitaliste, évidement indigne des vertueux cercles d’écrivains. Ouvrez des écoles d’écrivains et inscrivez au fronton : « suivre le chemin indiqué est la clé de votre talent ».

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